Expérimentations multiples
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Objectifs
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Évaluer le quotidien, la participation, l'engagement occupationnel, les capacités et difficultés
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Développer / améliorer les habiletés le quotidien, de vie en autonomie
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Favoriser les échanges autour du quotidien
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Développer / améliorer les habiletés d'interaction sociale
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Favoriser l'entraide, l'échange de stratégie, partage de connaissances, la paire-aidance
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Faciliter l'expression de soi, de souvenirs, d'émotions
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Évaluer les capacités de communication, d'interaction, d'habiletés sociales
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Auto-évaluer son quotidien, questionnement autour de ses représentations
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S'investir dans le soin, dans l'investissement dans le projet de sortie
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Évaluer les capacités cognitives (compréhension, organisation de la pensée, trouble mnésique)
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Cette partie décrit principalement l'expérimentation de Charlène au sein de ses trois unités.
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En unité d’admission
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Ce genre de service accueille les usagers en phase aigüe de la maladie quelques soit la pathologie psychiatrique. Les patients peuvent avoir une durée d’hospitalisation variable de quelques jours à plusieurs semaines. Si l’hospitalisation se prolonge les personnes changent de service pour une unité complémentaire de moyens/longs séjours.
Une des questions qui se pose le plus en service d’admission est « comment se passe le quotidien du patient ? ». C’est souvent la question qui est posée lorsque les médecins demandent à l’ergothérapeute de réaliser un bilan d’autonomie. Cependant, un bilan d’autonomie se réalise sur une demi-journée complète souvent à raison d’un bilan d’autonomie possible par semaine car nous travaillons généralement sur plusieurs unités. Lors du bilan nous utilisons souvent un outil d’évaluation qui s’appelle ELADEB (échelle Lausanoise des difficultés et besoins d’aide crée par Pomini) qui est une auto-évaluation. Lors de l’entretien, si le patient n’a pas conscience de certaines difficultés ou, ne souhaite pas parler de certains points, des éléments peuvent être omis. Le fait d’utiliser un outil de médiation autour du quotidien permet donc de pouvoir entre plusieurs participants d’une manière qu’un entretien formel.
En admission le jeu va donc pouvoir être utilisé comme une « évaluation » rapide du quotidien par un recueil d’informations lors des échanges. Il ne remplace pas un bilan d’autonomie objectif réalisé par les ergothérapeutes. Cependant il peut donner des indices et des renseignements sur le vécu et les capacités du patient sur son quotidien. Il peut également éclaircir certains points non évoqués pendant le bilan formel. Les observations vont également estimer les capacités cognitives (compréhension des questions, attention/concentration, mémoire, résolution de problème…), mais aussi les capacités d’expression de soi et relationnelles.
Le jeu est utilisé en co-animation à la demande du psychiatre et en réflexion avec l’équipe, avec des groupes de 3 à 5 personnes. Les pathologies sont diverses et les symptômes en cours de stabilisation. Le groupe est ouvert à différents patients à chaque séance du fait de la variabilité des temps d’hospitalisation.
En unité complémentaire
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L’unité complémentaire est une unité accueillant des patients en moyen/long séjour ayant toutes pathologies psychiatriques. Les symptômes des patients hospitalisés sont en cours de stabilisation ou plus difficilement stabilisables. De plus, certains projets nécessitent plus de temps à mettre en place ce qui peut expliquer des durées d’hospitalisations plus longues. A la sortie d’hospitalisation les patients vont avoir des projets divers tel que : un retour au domicile antérieur, un appartement thérapeutique, une résidence pour personne âgée, une maison d’accueil spécialisé, un foyer de vie, une famille d’accueil…
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Dans cette unité, le jeu peut être réutilisé sur plusieurs séances avec les mêmes patients du fait des durées d’hospitalisation plus longues. Les séances sont réalisées en co-animation par l’ergothérapeute et une aide-soignante du service. Des bilans d’autonomie sont généralement réalisés pour évaluer les capacités et difficultés des patients et orienter le projet en fonction des capacités.
La réalisation du jeu va permettre d’approfondir certains points quant au « savoir habiter » qui n’ont pas été abordé lors des bilans. Les objectifs principaux sont de travailler sur la projection dans un lieu de vie et l’approfondissement des habiletés de vie quotidienne en fonction des projets des patients. Le jeu de la maison utilisé comme médiation va aussi permettre de favoriser les échanges entre les participants. L’entraide va aussi être recherchée et stimulée par l’animation des soignants.
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En hôpital de jour
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Les patients ayants des soins à l’hôpital de jour sont accueillis de quelques mois à plusieurs années. Ils souffrent majoritairement de psychose. Ils vivent dans différents types de logements comme des appartements simples, des appartements thérapeutiques collectifs ou individuels, des foyers de vie… Du fait de la sectorisation de la psychiatrie, l’hôpital de jour accueille des patients d’une même zone géographique correspondant à une ou plusieurs communes.
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Le jeu de la maison a été proposé, à l’hôpital de jour, sur une durée de 3 mois, comme la médiation principale dans des groupes fermés de 6 à 8 participants. Les séances ont été effectuées à trois professionnels (ergothérapeute, infirmière et éducatrice spécialisée) qui restent toujours les mêmes tout au long du module. L’objectif est d’approfondir les habiletés et l’investissement du lieu de vie. Les échanges vont s’orienter sur la prise de conscience par chacun de ses capacités et son pouvoir d’agir. Ils vont également permettre aux soignants d’identifier plus clairement les causes des privations ou exclusions occupationnelles liées à la pathologie, ou des obstacles liés à la pathologie ou à l’environnement. La connaissance des difficultés des patients va permettre d’orienter les accompagnements et les objectifs des prises en charge. Il peut également être le support d’entrainement à la résolution de problèmes.
La réalisation de la médiation sur trois mois permet aux participants de créer un lien et de se rendre compte de difficultés communes. Ainsi il peut permettre le développement de la pair-aidance entre les participants qui vont s’entraider dans la recherche de solutions.